Rapport du cabinet Sextant sur la situation économique et financière 2025
Depuis 2021, Ouest-France est déficitaire. L’entreprise perd plusieurs millions d’euros par an.
Le journal reste majoritairement diffusé au format papier pour autant depuis 2019, notre diffusion ne cesse de diminuer tous les ans. La diffusion numérique ne suffit pas à compenser la perte en volume. Les revenus publicitaires sont en baisse, la régie Additi n’est pas à l’équilibre.
Sur les 3 dernières années, l’entreprise a consommé énormément de trésorerie. La trésorerie dégagée par l’activité ne suffit pas à couvrir les investissements, s’y ajoutent les besoins de financement des projets des autres entités du groupe de 2019 à 2024 la société a investi énormément, notamment sur les sites de Chantepie et La Chevrolière.
Ouest-France pourrait à l’avenir rencontrer des difficultés à mobiliser de nouveaux financements auprès des banques, la capacité d’endettement est maximale alors que le projet Télévision mobilise les ressources financières du groupe.
Le projet NOVO 19 est ambitieux et très risqué. Si la TV n’arrive pas à dégager les résultats et la trésorerie attendue, la société se trouvera en difficulté pour faire face à ses échéances financières.
Le compte d’exploitation ne peut pas rester déficitaire, l’entreprise doit trouver des marges supplémentaires, des recettes supplémentaires avec le supplément bon WE, des recettes publicitaires sur les vidéos et du content-to-market (shopping).
Enfin l’entreprise souhaite agir drastiquement sur la réduction des dépenses et pour cela elle a lancé le projet « efficience » qui consiste à traquer les moindres dépenses. La consigne c’est de devenir plus frugal, plus simple sur les projets, le fonctionnement et le tout dans un contexte de gel des embauches.
Projet d’évolution du pôle Ressources print et digital
La direction prévoit de réorganiser les équipes de graphistes en les rapprochant des services qu’elles soutiennent. Cette approche vise à améliorer l’efficacité et la compréhension des besoins métiers. Une opportunité au sein de la rédaction a accéléré ce projet.
Le processus est présenté comme collectif et transparent, avec des ateliers incluant les équipes et les élus du personnel. La direction s’engage à un accompagnement individualisé pour cette transition, notamment concernant les statuts.
Cependant, les salariés expriment de vives inquiétudes :
- Perte de compétences et de collectif : En étant plus spécialisés et intégrés aux métiers, les graphistes craignent de perdre leur expertise globale et la créativité issue d’un collectif dont l’expertise est unique. La direction reconnaît ce « revers de la proximité » et étudie la mise en place d’un mode réseau ou de collaboration pour maintenir le partage entre les experts.
- Changement de statut et d’entité : Une inquiétude majeure concerne la perte du statut et le fait de devoir quitter « Ouest France » après de nombreuses années de service, potentiellement pour d’autres entités. La direction a bien pris note de cette angoisse et assure qu’elle y répondra et cherchera des solutions pour que la transition se passe bien.
- Manque de connaissance des rôles : Certains estiment qu’il n’y a pas eu de véritable étude sur ce qu’ils font réellement et pour qui ils travaillent, craignant de ne pas être affectés au bon endroit ou de perdre leurs liens avec certaines activités.
La procédure d’information-consultation débutera le 10 juillet. L’avis du CSE sera rendu lors de la réunion ordinaire de septembre. Les évolutions organisationnelles pour les personnes pourront être lancées à l’issue de cet avis. Des questions demeurent sur la capacité à finaliser les propositions de postes d’ici là, malgré la volonté de la direction de ne pas être dans l’urgence.
La CFE-CGC comme d’autres organisations syndicales discutent actuellement avec la direction d’un accord GEPP. Pour ne pas refaire un accord qui ne s’applique pas, la CFE-CGC a demandé à la direction de préciser comment ils allaient mettre en œuvre ce processus dans ce service. Notre syndicat se réserve le droit de signer ou non en fonction des réalités de mises en œuvre concernant les salariés.
Information en vue d’une consultation sur le projet Omniflow
Le sujet s’inscrit dans le projet de rénovation des outils. La direction l’affirme : « hors de question de reproduire ce qui s’est passé avec Eïdos », il faut arrêter de tordre les outils pour les adapter à nos modes de travail.
Pour la nouvelle maquette, la mise en place d’omniflow est un pré-requis.
Ce projet vise à simplifier les flux de production, il est certain qu’il entraînera des modifications des modes et conditions de travail pour les salariés. La CFE-CGC sera vigilante quant à l’évolution des organisations de travail.
Information sur le test de supplément du samedi « Bon week-end »
La Direction souligne l’importance de ce projet, présenté comme un « beau projet papier » pour lequel toutes les équipes (marketing, vente) du Morbihan sont mobilisées. Il souligne l’objectif de succès et la nécessité d’utiliser la période de test pour améliorer le produit et prendre en compte les retours des lecteurs.
« Bon Week-End » est confronté à un bon engagement interne mais aussi à des défis majeurs liés aux réclamations des lecteurs, à la gestion de la volatilité des abonnés et à la recherche d’un modèle économique durable au-delà des augmentations tarifaires. La période de test est cruciale pour ajuster le produit et comprendre les attentes des lecteurs. Un premier bilan sera fait en septembre.